À 26 ans, Magalie est aujourd’hui gestionnaire dans une entreprise d’ameublement, un poste qu’elle n’aurait jamais cru possible d’atteindre lorsqu’elle était plus jeune. Mais son parcours n’a pas toujours été facile. Derrière son sourire confiant se cache une histoire marquée par des défis personnels, des conflits relationnels et une adolescence difficile. Heureusement, grâce à l’organisme communautaire Benado, soutenu par Centraide du Grand Montréal, elle a pu trouver un nouveau chemin, loin de l’agressivité qui a autrefois dominé sa vie.
« Au début de mon adolescence, j’étais très timide, mais quand mon corps a changé, tout a basculé. J’ai été confrontée à des situations inconfortables avec des garçons qui ne demandaient pas toujours le consentement, et personne ne m’a aidée. Même pas les profs vers qui je m’étais tournée. Ce manque de soutien a éveillé une frustration en moi. Je me suis dit que je devais me défendre seule, et une agressivité s’est installée », explique Magalie en revenant sur ces moments charnières de son parcours.
Cette agressivité est rapidement devenue un mécanisme de défense omniprésent dans la vie de Magalie, qui la conduisait à s’opposer aux autres et à se faire justice elle-même, au point où elle provoquait volontairement des confrontations. « J’ai accumulé de la frustration, et je ne savais pas comment la gérer », confie-t-elle.
C’est à ce moment qu’elle a fait son entrée à Benado, un organisme communautaire qui intervient auprès des jeunes en difficulté. Intégrée au programme « Alternative à la justice » après avoir été accusée d’intimidation, l’adolescente a dû faire face à ses comportements et apprendre à trouver d’autres moyens de gérer sa colère. « J’ai commencé par réparer mes erreurs, mais cela ne s’est pas arrêté là, l’organisme m’a ensuite introduite au programme PIVOT. »
Un programme qui transforme des vies
PIVOT, un programme de réinsertion et de décrochage scolaire, a été une véritable bouée de sauvetage pour Magalie. À travers des ateliers de cuisine, d’art, et des activités pratiques comme la réparation de vélos, elle a découvert un univers où elle pouvait s’exprimer sans violence. « On m’a appris que je pouvais être bonne à autre chose, que je n’étais pas obligée de rentrer dans le moule », se souvient-elle.
Ces activités ont permis à Magalie de retrouver confiance en elle, de reprendre le contrôle de ses émotions et de réorienter sa vie. « Aujourd’hui, je suis gestionnaire dans une compagnie d’ameublement, et je suis l’une des premières femmes à occuper ce poste dans mon département. Je ne me mets plus de limites. Benado m’a montré que je pouvais être utile d’une autre façon, que je pouvais aider au lieu de détruire. »
Ce qui ressort le plus de son expérience à Benado, c’est la générosité et l’entraide. Magalie a non seulement reçu du soutien, mais elle a aussi appris à redonner. « Depuis que j’ai 17 ans, je fais du bénévolat, notamment auprès des communautés autochtones. Benado m’a appris la valeur de la générosité, et elle fait littéralement partie de mon quotidien aujourd’hui. »
« Avant, je créais beaucoup de problèmes autour de moi, mais aujourd’hui, dans le cadre de mon travail, je gère ceux des autres. Ça en dit long sur le chemin que j’ai parcouru. »
– Magalie
Mélanie Côté, responsable du volet « Alternatives au décrochage scolaire » à Benado, se souvient de l’évolution impressionnante de Magalie : « Quand elle est arrivée, c’était une autre personne, pleine de frustration. Mais au fil du temps, elle a transformé cette énergie négative en quelque chose de constructif. Aujourd’hui, elle incarne parfaitement l’esprit de solidarité et de persévérance que nous essayons d’inculquer ici. »
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